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WELLINGTON - STATION ALPHA - MEXIQUE - WELLINGTON

Publié le par Martin

WELLINGTON - STATION ALPHA - MEXIQUE - WELLINGTON

Bougoum Le Ptis Poulets!!! Kiwialacoq a pris la poussière et pour cause nous avons pas mal bourlingué ces derniers temps. Encore un de ces posts où les superlatifs risquent de manquer.

Revenons au départ de ce nouveau chapitre. Je m'installe scandaleusement confortablement en Business classe de l'A380 direction la station Alpha. Pouvoir s'allonger dans un avion, c'est tout de même honteusement agréable. La Station Alpha est une gigantesque cité mobile qui flotte dans l'espace où Valerian et Laureline vivent leurs aventures. Tout du moins ce le sera, une fois que mes collègues auront fait leur magie digitale. Concrètement, Luc Besson oblige, on nage quotidiennement dans le grand bleu, c'est-à-dire d'énormes plateaux de cinéma enveloppés de tissu bleu. D'ici un an, tout cela sera remplacé par une cité énorme grouillante d'extra-terrestres d'origines diverses. Chaque jour je franchis la guérite de la Cité du Cinéma, arborant mon badge avec fierté, on peut y lire "Motion Capture Video Engineer". C'est comme un ticket pour l'espace, c'est d'ailleurs un peu le cas bien qu'on œuvre pour le monde de l'imaginaire. Ces quatre mois sur le tournage de Valerian peuvent d'ailleurs se synthétiser ainsi, un va et vient constant entre le rêve et le réel. Ce boulot c'est le rêve, on crée du rêve, on vend du rêve et pour moi j'ai atteint mon rêve, je suis dedans. En 1997, j'avais 12 ans et je découvrais le Cinquième Élément, quelle fascination j'avais à l'époque pour ces types capables de nous faire voyager si loin. 18 ans plus tard, je suis l'un de ces types, un petit rouage d'une très grosse machine certes, mais un artisan comblé de faire parti de la machine à rêve.

A l'extérieur de ce cocon idyllique, le réel. Quel bordel à Paris, Daesh, le comportement nauséabond de certains vis à vis des migrants, la loi du travail, les manifs, nuit debout, les fraudes fiscales de nos dirigeants, la petite mort de Canal +, sans vous parler des trajets quotidiens pour se rendre sur le plateau dans la ligne 13 surblindée du métro ou des pauvres types qui chient devant l'hôtel et se torchent avec leurs chaussettes. Si en fait je vais parler de la ligne 13, sérieux la ligne 13 ! En résumé il faut laisser passer trois à quatre métros avant de pouvoir espérer te compresser dans une marée de doudounes à capuche en fourrure, les poils synthétiques te chatouillent atrocement le nez et la bouche. Puis un connard de grand se met juste derrière toi et son expiration nasale caféinée vient projeter un souffle vertical chaud dans ta nuque. Avec toute la concentration du monde, il m'était impossible de chasser l'image d'un énorme uppercut dans ces mentons culminants. Enfin, être un con parmi les cons qui vont bosser comme tout le monde m'a à nouveau ramené à la légitimité de mon exil.

Je noircis le tableau, Paris a bien d'autres vertus qu'il est toujours agréable de retrouver particulièrement dans ces conditions en étant logé dans un hôtel à Place de Clichy. Nous avons profité avec honneur de la ville lumière, de ses musées, de ses concerts, de ses terrasses et ses restaurants savoureux, en particulier notre resto à raclettes local tenu par le truculent Yohann. Les collègues de Weta sont loin d'être les derniers quand il s'agit de faire la fête, sans compter les soirées retrouvailles avec tous les amis ou la famille qui ne manquent pas une occasion d'organiser un événement "immanquable". Au milieu de tout cela, il fallait tout de même bosser entre 10 et 14h par jour, de quoi travailler l'endurance.

Je n'en dirais pas trop sur le tournage, étant comme toujours tenu par des closes de confidentialité. Simplement j'ai vécu une expérience professionnelle incroyable, être le Français de la bande des kiwis à Paris, je me suis senti comme un poisson dans l'eau. Je savais que l'équipe de Weta était humainement géniale, mais j'ai été très agréablement surpris de voir à quel point tous les Français du film étaient cools et sympas. Je sais que ça sonne lèche cul, comme tous ces making of de marketing où les acteurs américains passent leur temps à dire que tout le monde étaient "amazing". Mais vu que je ne dirais pas ça de tous les tournages auxquels j'ai participé, surtout en France, la qualité professionnelle et humaine des minions de Besson vaut le mérite d'être souligné. Et pour résumer en deux mots mon ressenti sur les stars du projets, Luc Besson: le Général passionné, Cara Delevingne: la bombe d'énergie, Clive Owen: la classe incarnée. En tout cas en été 2017, attendez vous à découvrir un univers créatif à couper le souffle, Tonton Besson s'est à niveau lâcher sur des costumes et des décors de folie, je pense qu'on va se prendre une claque visuelle pleine d'humour et d'aventures galactiques.

Et d'autres choses se sont passées en dehors du tournage. Virginie m'a très vite rejoint, et a travaillé dans des salons ou des foires, en attendant nos excursions multiples dans le sud de la France, au Portugal la concernant, puis à Londres. Londres, pour la première fois je mettais les pieds chez les rosbeefs, un week end tonitruant dans lequel on a retrouvé nos amis British de la saison 1 de kiwialacoq pour une célébration à l'anglaise. On aura fini par louper notre avion de retour mais l'histoire ne s'étendra pas sur cet évènement frustrant.

Et puis la famille, celle qui accueille, nous requinque, nous offre nos plus beaux fou-rires et nos meilleurs moments de retraite, et celle là même qui s'agrandit !!! ELIOTT, la nouvelle génération, mon premier neveu qui a fait de nos parents des grands parents. Félicitions encore au Bro et à la Belle Soeur. Quant à toi ptit gars, tu ne sais pas encore lire, mais soit sûr que les Tontons et Tata super cools de Nouvelle Zélande vont se démener pour venir te voir autant que possible et t'enseigner tout ce qu'il ne faut pas faire.

D'un rejeton à l'autre, ce début d'année 2016 nous a gâté. Quand la petite sœur se voit offrir le premier rôle du spectacle du Cirque du Soleil au Méxique, nous ça nous donne un coup de pouce pour choisir notre destination de vacances post tournage.

Direction Cancun pour 10 jours de sable blanc et plages paradisiaques dans les terres Maya. On n'en finit pas de cette période de privilèges, avec l'opportunité de poser les bagages dans l'hôtel de luxe de Joya, le nom du spectacle mais aussi celui du personnage de Camille. On en profite, on se prélasse, on nage beaucoup, l'eau à 28° qui s'en priverait? On fait de la plongée avec des centaines de poissons multicolores, des tortues de mer, mais aussi de nuit avec du plancton bioluminescent et des œuvres d'arts sous-marines. Un petit mouvement aquatique imprudent vous propose cette photo de l'aiguille d'un oursin qui s'est planté exactement sous mon ongle, ahah!! Le daron et la belle daronne se sont calés sur le même créneau, alors on partage avec eux ce gavage de sens, entre tacos et soleil, mer et guacamole. On visite des merveilles, Chichen Itza, Tullum. On barbote dans des cenotes, ces grottes creusées dans les terres à l'eau d'une pureté saisissante. Mais bien sûr pendant le ride de cette vague de jouissance, il y a eu un petit accroc, il ne faudrait toute de même pas trop déséquilibrer la balance.

Louper un avion à Londres: Check. Mais mieux, se crasher avec une bagnole de location au Méxique: Check.

A l'arrivée à Cancun, nous nous prenons la tête avec la société de location de voiture pour des histoires d'assurances supplémentaires qu'ils veulent nous forcer à payer. On refuse, l'avenir appartient aux entêtés, la connerie aussi. Le fameux soir de nos réservations pour le spectacle de Camille, nous revenons d'Akumal et d'une nage surréaliste avec des tortues. On envoie un peu sur la route pour avoir le temps de nous mettre sur notre 31 et d'être à l'heure au rendez vous fixé avec les darons. Quand sur l'autoroute, un groupe de prix nobel dans un pick up vert décide de fermer brusquement la voix rapide en lâchant des cônes de signalisations à la sauvette. Crissement de pneus, la voiture tout devant pile, le taxi qui la suit également, et nous aussi mais pour l'ABS c'était la catégorie de véhicule au dessus. Après une glissade d'une dizaine de mètres, le cul du taxi en face m'aide à m'arrêter, en tordant au passage tout le pare-choc de la Volkwagen Gol blanche et la rendant inutilisable. Les courageux dangers publics au pick up vert prennent la fuite aussitôt, se sentant peut-être un tout petit peu responsables.

Après 6h de constats, d'assureurs louches, de flics de juridictions diverses, avec un soupçon de racket corrompu pour pouvoir récupérer mon permis, on parvient à avoir une voiture de rechange pour se rendre au spectacle qui venait de se terminer. Il y n'y a pas une mais deux cerises sur le gâteau dans cette anecdote. La première étant que pour une raison solaire et totalement inhabituelle, mon père a décidé de ne pas prendre son téléphone avec lui juste ce soir là. Il a donc vécu le spectacle dans des conditions épouvantables imaginant le pire et passant son temps à avoir un œil sur la performance de sa fille et l'autre sur la porte dans l'espoir de notre arrivée. La deuxième cerise enrobée de chocolat fondu, est que la voiture de remplacement qu'ils nous ont fournie a commencée aussitôt à afficher une panne moteur. Dans nos galères on arrivera malgré tout à nous rendre à la salle de spectacle avec une voiture qui broute et manque de nous envoyer nous faire foutre. A la fin du show, rongés d'inquiétude, mon père et ma belle mère se détendent tout d'un coup en nous voyant. Camille nous retrouve et nous demande radieuse comment on a trouvé le spectacle? Un blanc mystérieux et des regards croisés inquisiteurs ont eu plus de pouvoir émotif et ironique que les explications qui ont suivi. Le lendemain, nous avons remercié la société de location et décidé de prendre les bus locaux pour le reste de l'aventure.

Cette petite escapade routière ne résume heureusement pas l'ensemble de ces vacances magiques, elle en ajoute simplement un peu de croustillants nécessaires à toutes les bonnes histoires. Au final, personne n'a été blessé, j'ai du essuyer les pots cassés financièrement mais rien de scandaleux parallèlement aux privilèges hors norme de ces vacances. Et comme toute bonne histoire qui se termine bien, nous sommes tous retournés voir le spectacle ensemble et sur notre 31. Virginie et moi avons pu découvrir avec fierté et admiration les cabrioles, et les pitreries maîtrisées de la sœurette plongée dans son élément, un spectacle féérique qui marquera la conclusion de ces mois incroyables à surfer sur le nuage de la persévérance et la bonne étoile.

En cadeau d'adieu, le vol de retour passe par San Francisco et le pilote contourne la règle des paiements de programme live en vol. Il diffuse le finale de la conférence Ouest de NBA en direct avec un avion plein de fans des Golden State Warriors, une ambiance de fou, c'était de la bombe dans l'avion sans menace de détournement.

Le retour au calme de Wellington est un peu brutal après des mois si intensément géniaux. Nous reprenons nos marques. J'étends mes niveaux de plongée pendant que j'ai un peu de temps, le niveau avancé validé, je suis en route pour le niveau sauveteur. J'ai repris quelques projets avec Dusk. Virginie a repris son boulot avec un besoin pour elle de rebosser au plus vite tout en continuant à œuvrer dans l'espoir de trouver des opportunités professionnelles plus alléchantes.

Nous y revoilà, le calme avant la prochaine tempête encore inconnue mais elle aura bien lieu c'est certain, autrement on s'emmerde.

Allez bisous les Ptits Poulets, continuez de rêver, continuer d'aimer et battez vous pour ça. A très vite.

WELLINGTON - STATION ALPHA - MEXIQUE - WELLINGTON
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R
Quelles aventures ! Bon retour au pays !
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C
Heureuse pour vous, que d aventures. Bisous ma chérie, tu me manques
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M
Tout lu, tout vu, tout aimé.
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