Premières fois

Je ne vous dirai pas que cette semaine n’a pas apporté son lot de nouvelles opportunités de travail, je ne vous dirai pas que ces phases de recherches sont barbantes et inintéressantes. Je ne vous le dirai pas parce que je déteste le ton plaintif, de même que le saumon râleur. Ce sujet reviendra donc à l’ordre du jour dans ce blog lorsque que quelque chose de réellement substantiel sera à raconter. En revanche, cet exil n’est jamais avare d’autres sujets de la vie à mettre en lumière.

Il y a en effet eu cette semaine quelques « premières fois » qui valent le coup de vous être narrées, lecteurs amicaux et familiers toujours loyaux. Virginie tient encore, je ne peux que m’incliner, la vedette de cet épisode. Mais cette fois ci je garde la plume, car tel Watson pour Holmes, je crois être plus à même de conter les exploits de notre héroïne, qui, par ses propres mots, serait à coup sûr bridée par sa modestie naturelle.

C’est donc avec honneur que je m’emploie à exprimer toute ma fierté envers Virginie aka Nini aka V aka Frenchie.

Son emploi du temps s’étant, par la force des choses, quelque peu allégé cette semaine, elle a, pour la première fois en mer kiwi, affrontée l’océan et ses vagues féroces munis d’une planche, et du professeur le moins crédible au monde, moi. Malgré ce dernier handicap certain, elle a brillamment franchi la zone d’impact des vagues, encaissant l’écume bouillonnante, et ramant avec acharnement. Une fois assise en sécurité sur sa planche derrière le bouillon, Jelle est tranquillement passé à côté d’elle, sifflotant sur son paddle board pour lui dire : « Martin est fou de t’emmener là dès le début, il aurait du t’emmener sur une autre partie de la plage, c’est beaucoup plus calme. » Rassurant le mec, mais c’est mal connaître Nini, elle n’est pas venue pour enfiler des perles. Pendant qu’elle étudie la situation, j’en profite pour chopper quelques vagues. Puis je reviens à son niveau pour qu’on se lance ensemble. Placement idéal, on rame simultanément, et c’est parti. Pour cette première, Virginie surfe la vague en restant allongée alors que je me tiens debout juste à côté d’elle sur ma planche, tellement près, à se marrer ensemble que j’ai du engager un virage serré pour ne pas lui rentrer dedans. Super pied partagé, et super première sensation de glisse pour Virginie. Malgré le froid commençant à attaquer nos organismes, l’acharnement de la bête n’était pas rassasié. C’est alors qu’elle prend une dernière vague, le déferlement lui fait prendre de la vitesse, et … alléluia ! la voilà debout tel Jésus marchant sur l’eau. C’est donc officiel pour sa première session de surf en Nouvelle Zélande, Virginie s’est levée et a ridé une vague. Chapeau l’artiste.

Deuxième fait d’arme remarquable de notre héroïne, dimanche a eu lieu une nouvelle rencontre de rugby à 7 pour son équipe féminine. Et c’est fait, le champagne est sabré, elle a planté son premier essai en Nouvelle Zélande. Soutient à sa coéquipière, passe réceptionnée et salut la compagnie, course de 40m, elle a déposé tout le monde. Les adversaires sont encore en train d’attendre la dépanneuse pour leur ôter la caravane qu’elles avaient aux culs. Mais bien que symbolique pour elle, en tant que spectateur averti, ce n’est pas cet essai qui m’a le plus frappé dans sa performance mémorable. C’est sur le plan défensif qu’elle s’est hautement illustrée. Il faut savoir qu’elle est beaucoup beaucoup beaucoup plus légère, que ses vis-à-vis, est-ce un problème pour Frenchie ? Non, V for Vendetta, des caramèles en veux tu en voilà, des cartouches, des timbres (logique pour une factrice), des plaquages là tête dans les chevilles, pour faire choir ces colosses au pied d’argile. Quel courage ! Elle est encore montée d’un cran dans l’estime de ces partenaires. Et moi qui suis souvent très critique, j’avoue avoir été impressionné.

Mais revenons à nos moutons, j’adore dire ça dans ce pays. Patrick a lui aussi été mis à l’épreuve, et a passé le test du WOF (l’équivalent du control technique) avec brio. En deux phases cependant puisque que le mécanicien m’a conseillé de changer moi-même les plaquettes de freins pour le ramener au garage et ensuite pouvoir le valider. Donc une première fois pour moi aussi, bon je sais c’est un peu la honte, je n’avais jusqu’à présent jamais changé de plaquettes de frein, mais maintenant c’est fait, fingers crasseux in the nose. J’ai aussi démonté le lit après la maltraitance qu’il a subit dans le transport de gros anglais, pour mieux le reconstruire plus tard. On dirait que Patrick est à poil de l’intérieur en ce moment. En tout cas, retour au garage, pas de contre-visite à payer dans ce pays, c’est beau la Nouvelle Zélande. Et Patrick est désormais en règle jusqu’à Avril 2014. Il se la pète Patoche.

Ensuite quelques images de street art au cœur de Wellington, qui nous a mené à une petite visite au musée du tatouage. Bon j’ai un peu pris les photos en lousdé, je n’étais pas sûr que ce soit vraiment autorisé, et on entendait dans la salle d’à côté le BZZZZZZZZ d’un instrument de torture qui vous laisse une marque à vie. Ca fait peur.

Je me dois de conclure ce post par un bravo à nos potes de Noisy qui ont gagné leurs premiers matchs contre Reims en PH et je suis fan des nouveaux maillots. Continuez comme ça les gars, un nain nourri aux poulets et kiwis pourrait bien revenir gonflés les rangs en fin de saison. Quant à vous les filles, travaillez durs parce que j’en connais une qui va placer la barre haute à son retour sur le pré noiséen.